OVRSEA part chaque mois à la rencontre de ses clients chargeurs pour évoquer l'actualité du fret et de la logistique ainsi que les défis à venir. Cette semaine, rencontre avec Thierry Berger.
Je suis responsable logistique de CVL Cosmetics et en particulier de notre site logistique de Vétroz (Valais). J’ai intégré Valmont il y a cinq ans après un parcours professionnel pour le moins atypique : cuisinier de métier, j’ai travaillé dans plusieurs restaurants, avant de me réorienter dans la logistique… qui a beaucoup de points communs avec la cuisine.
Maison mère de la marque Valmont, CVL Cosmetics est une entreprise suisse qui a plus de 30 ans et qui compte aujourd’hui pas loin de 300 salariés dans le monde. CVL Cosmetics développe les produits de la gamme Valmont, Elixir des Glaciers et les parfums Storie Veneziane. Nous sommes présents dans le monde entier – Amérique du nord, Asie, Moyen-Orient et bien sûr Europe – via huit filiales qui se chargent de vendre nos produits à des distributeurs, des SPA ou par le biais de nos Maisons Valmont.
C’est très complet, nous allons du micro au macro et le tout de façon très multimodale ! Nous avons cinq types de flux :
Sauf pour l’importation des articles de conditionnement, non. D’abord parce que les délais sont devenus beaucoup trop longs, ce qui obligerait les filiales à augmenter leurs stocks pour palier les lenteurs du transport. En maritime, nous perdrions un mois et demi et serions obligés d’avoir des conteneurs Reefer. Bref, trop de variables pour peu de bénéfice. Le maritime n’est pour nous pas compatible avec l’exigence de souplesse.
Quand on fait ce métier, il faut être extrêmement souple, polyvalent et avoir un carnet d’adresses large, car aucun acteur ne pourra vous proposer toutes les solutions de transport. Et c’est peut-être aussi dans notre ADN suisse d’indépendance ! Je ne veux pas m’enfermer dans une seule relation. Il est nécessaire aujourd’hui de toute façon de faire preuve d’une agilité maximale. Par exemple, il m’est arrivé d’organiser des transports de dernière minute en taxi ou à vélo !
C’est au niveau de la capacité à livrer en temps et en heure que tout se joue. Le prix, on le subit. Se battre pour gagner 10 % ? Aucun intérêt selon moi. Ma priorité est placée sur la qualité de service. Alors s’il faut partir de Gènes et non pas de Rotterdam pour que les délais soient tenus, il faut le faire. Cette époque nous impose de savoir faire des concessions.
Il y a des signaux positifs. Notre activité est bien repartie et les prévisions sur le premier trimestre 2022 sont bonnes. Certes le Covid commence à perdre en impact, mais il faut accepter qu’après deux ans de crise, un retour à la normale ne se fasse pas en quelques mois. Petit bémol toutefois côté production chinoise, je constate une légère dégradation, toutes les usines ne semblent pas redémarrer normalement après le Chinese New Year. Enfin, je suis très vigilant sur la situation géopolitique en Europe de l’Est. Nous devons l’avoir en tête.
Nous sommes plus attentifs, plus à l’écoute de ce qui se passe. Nous observons davantage, nous levons la tête de l’activité pour prendre plus de hauteur. L’autre bienfait de cette période Covid est que nous avons renforcé nos réseaux, participé à des séminaires, lu davantage… Bref, augmenté notre niveau de connaissance du marché. Au final, ce métier est devenu plus intéressant. Nous devenons des acteurs stratégiques au quotidien.
Souplesse, réactivité et écoute. Prendre du recul et se faire un très bon réseau, c’est ce qui permet d’être réactif en transport. On ne peut pas tout savoir, il faut donc puiser la connaissance chez ceux qui l’ont et donc multiplier les contacts. Être agile, c’est ne jamais se cantonner à un moule ou des relations rigides.